Du son au signe – Histoire de la notation musicale

Jean-Yves Bosseur

Du son au signe – Histoire de la notation musicale

Alternatives (2005) 144 pages
ISBN 2-86227-439-9
Du son au signe – Histoire de la notation musicale

Depuis toujours ou presque, le compositeur a souhaité garder une trace de ses idées sonores, et surtout trouver le moyen de les communiquer au mieux à ses futurs interprètes.« La musique, disait Stravinsky, c’est d’abord de la calligraphie ». Si l’on s’en tient à l’Occident, les premiers documents de notation musicale nous ramènent en Grèce, trois millénaires avant notre ère. Peu à peu, la cantillation hébraïque et la récitation byzantine ont conduit à l’apparition des neumes – sous forme de points ou d’accents, selon leur origine géographique –, utilisés dès le VIIe siècle, et qui perdureront jusque dans l’art des maîtres-chanteurs allemands, au XIVe.

Déduite des neumes primitifs, vint ensuite l’ère de la notation carrée, en usage chez les troubadours du XIIe siècle, puis diverses autres graphies – noire, mesurée, blanche – qui préciseront la notion de mode, de silence, de tactus, etc. Les lignes, dont le nombre variait sous Gui d’Arezzo, les portées elles-mêmes (jusqu’à quatre, en ce qui concerne les partitions pour clavier, à la Renaissance) finissent également par s’aligner sur une norme commune, au XVIIe siècle. Dans cette lente évolution vers la standardisation, il faut signaler le rôle de l’imprimerie qui élimina les ligatures et favorisa la note ronde, de juxtaposition plus aisée, au détriment du carré et du losange.

On sait ce que les compositeurs du XXe siècle ont apporté en musique. Sur les traces pleines de fantaisie de Satie, nombre de nos contemporains ont aussi révolutionné la notation. Ainsi, Lourié fragmente sa partition (Formes en l’air, 1923), Feldman glisse des chiffres dans trois bandes superposées (Intersection 3, 1953), Dallapiccola dessine des branches d’arbres (Concerto fatto per la notte di Natale, 1956), Ligeti représente par des masses noires des clusters à réaliser sur orgue (Volumina, 1961-62), Kagel signale par diapositives à ses musiciens des chiffres correspondant à des caractéristiques de jeu, qu’ils découvrent en même temps que le public (Prima Vista, 1962-64), etc. En définitive, alors que certains inventent des signes pour préciser l’exécution de nouveaux effets (Schönberg, Boulez), d’autres favorisent en parallèle une implication subjective de l’interprète, comme pour cette partition de December 52 signée Earle Brown, feuille unique barrée de traits verticaux et horizontaux de longueurs et d’épaisseurs différentes. Peut-être pour rappeler que tout art doit garder à l’esprit les pouvoirs de l’improvisation…

Jean-Yves Bosseur, docteur en philosophie esthétique, enseignant en composition, auteur de plusieurs livres et de nombreuses pièces de concert, nous entraîne de la première notation alphabétique (une lettre pour une note) aux expériences limites de l’École de Darmstadt, avec des passages plus pointus comme celui consacré aux ornements et agréments de l’époque baroque. Les nombreux extraits de partitions illustrent généreusement les étapes de cette histoire passionnante.

LB

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Jazz Culture : Réédition de « Hommes et problèmes du jazz » de André Hodeir

Musicologie.org

le 22 Octobre 2014, mis à jour à 16:08

Les trois éditions du livre de André Hodeir
Les trois éditions du livre de André Hodeir

Nouvelle parution de « Hommes et problèmes du jazz » de André Hodeir aux éditions Parenthèses/collection eupalinos.

Texte phare de la bibliographie jazzistique, régulièrement cité par le meilleur de la critique internationale, salué comme son véritable acte de naissance, « Hommes et problèmes du jazz« , publié en 1954, avait connu une longue éclipse en France (alors qu’il était disponible en traductions), avant sa nouvelle édition en 1981 avec un avant-propos de l’auteur.

Ce livre devenu mythique ne prétend pas faire une histoire du jazz, mais il parle, pour la première fois, du jazz « sérieusement », dépassant la simple approche événementielle du phénomène. Il aborde cette « aventure du langage » par l’étude musicale de quelques-uns des enregistrements des principaux instrumentistes qui ont fondé une esthétique singulière qui perdure.

André Hodeir a très tôt considéré le jazz comme un des phénomènes majeurs de l’art du XXe siècle. Sa première contribution à l’exploration des formes, de la structure et des virtualités musicales du discours jazzistique garde toute sa modernité. L’évolution du langage introduite par les nouveaux acteurs de la scène du jazz n’a pas démenti la pertinence d’un texte que le lecteur retrouvera dans la forme exacte où il a été publié à l’origine.

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La société Abeille Musique mise en liquidation

Musicologie.org

le 22 Octobre 2014 à 14:15

La page d'accueil du site Internet d'Abaille Musique
La page d’accueil du site Internet d’Abaille Musique

La société de distribution Abeille Musique, filiale de Qobuz music group qui distribue notamment les labels Naxos, Alpha ou encore Chandos Records, met fin à son activité.

Dans le cadre de la restructuration du groupe « Qobuz music group », la société « Abeille Musique » a annoncé sa mise en liquidation par la voix de son directeur Yves Riesel, mettant ainsi fin à son activité de distributeur de disques et de DVD. Cette décision est motivée par la volonté de la holding de se concentrer sur la distribution de copies numériques : quatre des douze salariés seront ainsi repositionnés sur Qobuz. Les huit autres feront l’objet d’un licenciement économique.

Abeille Musique concentrait le marché physique de la musique au sein de la holding Qobuz music group, laissant à la plateforme en ligne Qobuz la distribution numérique. Créée par Yves Riesel en 1997, la société distribuait 57 labels en 2011, dont Brillant Classics (avec lequel Abeille Musique avait édité les coffrets d’intégrales de Mozart, de Bach, Beethoven…), Naxos, Alpha, Chandos Records, ou encore Accent.

Cette concentration de l’activité de Qobuz music group dans Qobuz fait suite à l’ouverture de la plateforme en ligne à l’international, mais aussi au placement de Qobuz en procédure de sauvegarde. Annoncée à la fin du mois d’août 2014, cette procédure de sauvegarde vise à permettre à la société de retrouver une stabilité financière dans les mois prochains.

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